on cats, couches, and agoraphobia ...

English below! Ha!



Alors vous vouliez des poils. Les voici. Ollie, la plus grande diva du monde, qui se genre au masculin, et qui profite de la liberté d’un sofa tout fraîchement quitté par un étudiant. Ça me fait toujours bizarre qu’un étudiant revienne *en vrai* pour des cours – il y a eu si peu de monde ici depuis le début de l’année qu'avec Ollie, on s'est bien habitués à nous amuser tout seuls. Ce qui a à la fois amélioré et empiré mon agoraphobie et l’isolation. J’ai la chance d’avoir pas mal de gens avec qui je peux discuter à distance, par chat et vidéo et téléphone, donc je ne ressens jamais cette solitude de n’avoir personne à qui parler, mais la solitude qui vient par manque de câlins ou caresses, une touche humaine régulière, ou même un sourire de quelqu’un qui te regarde par les yeux et te sourit même de derrière un masque ? Holy wow … ça, ça fait mal. Et l’agoraphobie ? Je la connaissais déjà plutôt bien, et je ne sortais presqu’uniquement dans des « safe spaces », surtout ceux près de la maison, là où la consommation d’alcool était permise, même encouragée. Et puis j’ai arrêté de boire « pour un petit moment », en octobre 2019. Puis j’ai arrêté de fumer en décembre 2019. Les deux fois, je me suis retirée un peu de mon cercle d’amis, afin de savoir comment j’allais me comporter, comment j’allais naviguer les situations sociales sans mes « béquilles » qui étaient l’alcool et la clope (en plus de la vapoteuse !). Et ensuite, il y a eu le COVID-19 ! Le confinement ! Non, en fait, tu peux pas sortir, même si tu le voulais, tu pourrais pas. C’était « intéressant » de vivre les confinements, surtout vu que ça suivait mes propres « confinements » pendant que je me sevrais de tout ce que je connaissais depuis mes 16 ans … et c’est « intéressant » de retrouver la voie des formes de sociabilité auxquelles j’ai encore et de nouveau droit, et desquelles j’ai envie, tout en me gardant « safe » du COVID-19, des situations où j’aurais envie de boire « juste un seul verre » (ce n’était jamais qu’un seul, et ça n’en serait jamais qu’un seul) ou de fumer « juste une seule clope » (ce n’était jamais qu’une seule, et ça n’en serait jamais qu’une seule !!) et des situations où je suis à risque de me faire agresser verbalement ou physiquement parce que je suis une personne trans qui le vit en 2020. Quand je dis « intéressant », je veux dire que c’est dur et anxiogène et terrifiant et facile et simple et complexe et trop et essentiel à mon évolution et épanouissement et survie. « Intéressant » le résume de façon assez synthétique, mot qu’on emploi rarement à mon sujet !

Bref. Aujourd’hui j’ai eu un étudiant qui vient pour limiter les dégâts et se préparer à un examen et jouer avec les TROIS langues qui jouent dans sa tête, et c’est chouette d’avoir quelqu’un à proximité, même si ça a des inconvénients (chez moi, d’où je travaille la plupart du temps, sent surtout le nag champa ou des fringues tout propres ou de la ratatouille … toutes des odeurs qui font plaisir, aucune particulièrement professionnelle). Si toi aussi t’as envie de venir ici renifler toutes ces bonnes odeurs en tant qu’ami·e ou étudiant·e ou client·e, saches que t’es la bienvenue ! Mais porte un masque et lave toi les mains et souris-moi avec les yeux.



Bon, je dois aller me préparer pour une SOIRÉE ! C’est assez rare qu’on m’invite à des trucs et que je sois capable / envieuse de les faire, ces jours-ci. Alors il va falloir aller me mettre des paillettes. Bon week-end, chéri·es.





So y’all wanted some fluffy cat. Here he is. Here’s Ollie, splayed out like the diva of the world, enjoying the freedom of a recently-vacated sofa after my student left. It still feels strange having a real, physical student coming for lessons – there have been so few people here since the beginning of the year, that both Ollie and I have become rather used to our own company. It’s been both good and bad for the old agoraphobia and loneliness – I’m super lucky in that I have a lot of people I talk to online and on the phone, so I never feel that desperate loneliness of not having anyone to talk to … But the loneliness of not having regular hugs, regular human touch, even just the smile of a person looking at you in real life and smiling with their eyes even from behind a mask … Wow. That shit’s real. And the agoraphobia? I had a fairly hefty dose of it anyway, and would often keep to known ‘safe places’ – especially the ones at or close to home, and where alcohol was allowed/encouraged. And then I stopped drinking “for a while” back in October 2019, then stopped smoking and vaping back in December 2019, both times withdrawing a little from my social life in order to figure out how to navigate those social situations without my familiar crutches … and then, COVID-19. Lockdown. No, actually, you can’t go out now. Even if you wanted to. It’s been “interesting” living through the state-imposed lockdowns, especially when they followed my own, and it is “interesting” trying to find my way back to whatever forms of sociability I want and am entitled to, while keeping myself safe from COVID-19, from situations where I’m more tempted to have “just one” drink or cigarette (it was never and would never be “just one”), and from situations where I am more at risk of verbal and physical aggression for being a trans person living their life in 2020. When I say “interesting”, I mean hard and anxiety-inducing and terrifying and surprisingly easy and simple and stupidly complicated and not worth bothering about and essential to my evolution, growth and survival. “Interesting” seems to cover it all though. Anyway. I have a student who comes round to do damage limitation and exam preparation and play around with the THREE languages in his head and it is nice to have some physical proximity, even though it also comes with drawbacks (my flat, where I work from most of the time, tends to either smell of nag champa, freshly washed clothes, or ratatouille – all nice smells, none particularly professional). If you too want to be a friend or a student or a client and come round and see me and smell all those professional smells, please get in touch. And wear a mask and wash your hands and smile with your eyes.

I have to go and get ready for a SOIREE. It’s not so often that I’m invited to them and able / excited to go, these days. So this diva has to go fluff her feathers. Happy weekend, loves.